CARTES. La Baule, Saint-Nazaire, Le Croisic : quelles seraient les conséquences de la montée des eaux en Loire-Atlantique ?

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Toutes les communes du littoral de Loire-Atlantique, et même plus, pourraient être impactées à terme par le phénomène de la montée des eaux lié au changement climatique.

Voilà à quoi pourrait ressembler le secteur de la presqu’île de Guérande et Saint-Nazaire avec une montée des eaux d’1 mètre ©BRGM
Voilà à quoi pourrait ressembler le secteur de la presqu’île de Guérande et Saint-Nazaire avec une montée des eaux d’1 mètre ©BRGM

La Baule, Le Croisic, Saint-Nazaire… Toutes les communes du littoral de Loire-Atlantique, et même certaines situées plus au nord dans les marais pourraient être impactées à terme par le phénomène de la montée des eaux lié au changement climatique.

 

Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et le Giec ont étudié plusieurs hypothèses d’une élévation du niveau de la mer.

Divers scénarios ont été dessinés à l’horizon 2050 et 2100. Le plus optimiste table à 30 cm l’élévation du niveau de la mer, le pire, à 2,5 m.

Sans doute, la réalité sera entre les deux.

Les projections du BRGM se fondent sur des situations maximalistes (coefficients de marées de 120, surcote jusqu’à 4 m), et ont certaines limites (pas de prise en compte des protections existantes), mais quoiqu’il arrive, le littoral de la Presqu’île est évidemment visé et exposé aux submersions, à l’érosion.

Les marais salants aussi sont fragilisés par cette menace. Saint-Nazaire est également en première ligne. Et en second rideau, la Brière, si l’eau salée envahit le marais.

Le 16 octobre, un colloque organisé à Guérande par les associations Patrimoine en Presqu’île et 1759 ABC a été consacré à la question de la montée des eaux.

» On paie la facture « 

Si l’élévation du niveau de la mer (1) et des températures est bel et bien avérée, Marc Robin, universitaire et directeur de l’Igarun (Institut de géographie et d’aménagement régional de l’université de Nantes), n’est pas aussi affirmatif sur l’aggravation des phénomènes.

 » On a l’impression d’une augmentation des catastrophes depuis un siècle mais il y a un décalage entre ce qui est mesuré et le ressenti « .

La Baule et la Côte d’Amour sont exposés par les marais et l’étier ©adobe
La Baule et la Côte d’Amour sont exposés par les marais et l’étier ©adobe

 

Guy Baron, Croisicais et géographe, ajoute : « Pour la première fois, nous sommes bien dans une phase d’accélération, mais avec beaucoup d’incertitudes. D’où l’angoisse et l’émotion, car il est très difficile de se projeter »

Marc Robin pointe l’urbanisation du littoral.

« Dans les années 50, il était peu aménagé. Son occupation a depuis explosé, le rendant surexposé aux risques. À Saint-Nazaire, des activités industrielles se sont développées. Le cordon dunaire à La Baule a été urbanisé. Des maisons se sont construites sur les falaises. Les enjeux sur la population et l’activité économique sont donc très forts. Les aléas et les catastrophes ont toujours existé. Ce qui a changé, ce sont les occupations des sols. On s’est créé nos propres problèmes. On paie la facture, car il n’y a eu aucune réflexion au moment de cette urbanisation ».

Que faire ?

« On demande aux élus de prendre des décisions pour les 100 prochaines années alors qu’ils doivent résoudre des problèmes immédiats. C’est compliqué », reconnaît Guy Baron.

Il va pourtant falloir prendre des décisions locales, jouer les équilibristes entre les injonctions financières, économiques et le fameux risque zéro. 

« Laisser libre le littoral, dépoldériser où c’est possible, restaurer la biodiversité ou bien renforcer la défense côtière avec des normes architecturales strictes, ce sont des choix à définir », souligne Marc Robin.

Aux élus et aux citoyens de trouver le curseur. 

« On est inondé d’informations sur cette problématique. Il faut rester humble sur ces sujets et s’en emparer pour débattre », déclare Marc Robin qui donnera une conférence et participera à la table ronde.

(1) Niveau moyen de l’eau. Sur la planète, en moyenne, le niveau de l’eau s’est élevé de 0,8 mm/de 4 500 ans avant notre ère à 1880, d’1 mm par an, de 1880 à 2000, de 3 mm/an de 2000 à 2015.

source : https://actu.fr/pays-de-la-loire/guerande_44069/cartes-la-baule-saint-nazaire-le-croisic-quelles-seraient-les-consequences-de-la-montee-des-eaux-en-loire-atlantique_45862797.html

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