Des croisières pour touristes d’affaires vers le chantier du premier parc éolien en mer au large de la baie de la Baule

Le tourisme industriel s’ouvre à l’éolien en mer.

À partir de mai, la société Viséol, créée par Alain Guihard, propose des croisières au large de la Presqu’île de La Baule (Loire-Atlantique), pour voir le chantier du parc.

Une heure au large, à moins d’un kilomètre des machines, avec les commentaires d’un conférencier.

C’est un chantier colossal et spectaculaire qui commence, au large des côtes de la Presqu’île guérandaise. 

« Les premières éoliennes sont montées devant Batz-sur-Mer, cela va vite être bien visible », constate Alain Guihard. Passionné par les questions énergétiques, cet ancien haut cadre d’une entreprise d’ingénierie propose, à partir de mai, des croisières pour aller voir le chantier du parc éolien.

On connaît le succès du tourisme industriel. À Saint-Nazaire, les visites organisées par l’office du tourisme aux Chantiers de l’Atlantique et chez Airbus cartonnent. Cette fois, ces prestations privées sont assurées au départ de La Turballe, où se trouve la base de maintenance du parc.

Pour l’instant, les embarquements s’adressent à des touristes d’affaire, et pas encore au grand public. « On prend en charge des groupes d’une dizaine de personnes qui privatisent le bateau, prévient Alain Guihard. Nos premières commandes émanent donc d’industriels qui s’intéressent au sujet et veulent en faire profiter quelques salariés. Mais nous sommes aussi en discussions avec des offices du tourisme pour qu’ils puissent vendre cette prestation au public. »

Il y a cinq ans, Alain Guihard a déjà fondé sa propre société de conseil et de sorties en mer dans le golfe du Morbihan. À présent, il a créé une nouvelle marque, en association avec Thierry Jahier : Viséol.

Presque la tour Montparnasse

Le programme des croisières ? Après un accueil et environ 45 minutes de trajet, le groupe sillonnera les alentours du chantier pendant une heure. Là où œuvrent un navire mastodonte et son énorme grue, qui amène les machines depuis Saint-Nazaire pour les assembler sur l’eau. « Nous devons rester à un demi-mille de distance, c’est-à-dire environ 900 mètres. Mais vu la taille, on les verra très bien. » 

Déjà, les fondations installées sont bien visibles depuis la côte.

Bientôt seront montés les premiers mâts de 100 mètres et les pâles, « soit au total 180 mètres de haut, bref presque 200 », rappelle Alain Guihard. Au final, pas si loin d’une tour Montparnasse de 210 mètres !

La visite sera commentée par des marins conférenciers, formés par le constructeur du parc. « Quelles sont les capacités, comment va se dérouler le chantier, comment les éoliennes seront raccordées à terre, comment l’environnement, les oiseaux, les animaux marins, ont été pris en compte », déroule Daniel Chaillou, l’un des guides, ancien marin de commerce et plaisancier à La Turballe.

Les deux petits bateaux de croisières sont actuellement en maintenance. Deux anciennes pilotines « très stables » d’une dizaine de mètres pour des groupes de dix personnes et deux marins. « Quand le vent dépassera 15 nœuds, les croisières seront reportées, prévient Alain Guihard. Sinon, les gens risqueraient de ne pas en profiter. »

25 ans de tourisme

1. Le Chéri bibi appartient à un armateur turballais, qui assure par ailleurs le passage estival vers Le Croisic. 
2. L’Onamission est le bateau d’un guide de pêche turballais. 

Les deux navires assureront, par ailleurs, des missions de « chiens de garde » autour du parc, chargés de rappeler que la navigation est interdite dans un certain périmètre.

« Début mai lors des premières croisières, on espère que les huit premières éoliennes seront installées, prévoit Alain Guihard. Ensuite, le chantier dure jusqu’en fin d’année. Et après, il y a les vingt-cinq années d’exploitation du parc ! La navigation sera alors autorisée dans le périmètre. On commence ici au large de Guérande, mais on n’exclut pas des prestations sur d’autres parcs, en France ou dans le Monde. »

Le débat actuel sur l’approvisionnement énergétique et le démarrage du chantier remettent l’éolien offshore sur le devant de la scène. Le tourisme reste un aspect secondaire mais pourrait contribuer, aussi, à créer de l’activité et de l’attractivité.

source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-baule-44500/la-turballe-des-croisieres-pour-touristes-d-affaires-vers-le-chantier-du-parc-eolien-en-mer-e894c3b2-b4d2-11ec-af07-9a1e7d385411