À Montoir-de-Bretagne et Nantes, les deux sites qui ont livré les éoliennes du premier parc éolien marin français, à Saint-Nazaire, semblent en sursis

Publié le par La-Baule-360.Reputation-3D

L’usine General electric de Montoir, près de Saint-Nazaire, a produit les quatre-vingts éoliennes du premier parc éolien français. Les prochaines machines livrées ne concernent plus des champs français. | OUEST-FRANCE

L’usine General electric de Montoir, près de Saint-Nazaire, a produit les quatre-vingts éoliennes du premier parc éolien français. Les prochaines machines livrées ne concernent plus des champs français. | OUEST-FRANCE

On ne sait pas ce qui restera de General electric (GE) en Loire-Atlantique après 2024. On est plusieurs à s’attendre à être mangés

un porte-parole de l’entreprise General Electric

Dans les couloirs du site d’ingénierie GE à Nantes (1), ou dans les nefs de construction des nacelles, à Montoir-de-Bretagne, les salariés s’inquiètent sérieusement, depuis quelques mois, d’une possible vente de leur entreprise. « GE ne commente ni les rumeurs ni les spéculations », répond simplement un porte-parole de l’entreprise.

Sur leur lieu de travail, dans les réunions, les courriels, les salariés compilent toutefois les indices. « Nantes est théoriquement le siège mondial de la branche Wind offshore de General electric, mais c’est une coquille vide, il n’y a pas un seul décideur sur place, tout se passe à Boston (USA), au siège du groupe, observe un cadre. Même Jérôme Pécresse, PDG de GE renouvelable, semble en retrait. »

« Ils préparent la mariée »

Au contraire, la nomination, fin 2021, d’un financier, Scott Strazik, dans le management du groupe, ajoute à l’inquiétude. « Il est venu en Loire-Atlantique sans prévenir les salariés. On sent qu’ils préparent la mariée avant une vente. Aux USA, ça les titille que les nacelles viennent de France. » Certains parlent d’entreprises extérieures qui seraient venues visiter l’usine de Montoir, ce qui est impossible à confirmer.

L’usine de Montoir vient de livrer 80 éoliennes Haliade 150 (6 MW) pour le premier parc éolien marin de France, au large de Saint-Nazaire. Mais les autres projets sont très loin des sites de fabrication : au Royaume-Uni pour le parc Dogger-Bank (277 Haliade X de 12 MW), aux États-Unis pour celui d’Ocean Wind, dans le New Jersey (98 turbines) et celui de Vineyard wind, dans le Massachusetts (62 machines).

Pour construire ces dernières machines, deux fois plus puissantes, GE a doublé la surface de production de Montoir. « Ces travaux sont rassurants uniquement à court terme, reprend un troisième salarié. Après ces derniers projets, il n’y a rien. Aucun projet, aucun contrat, alors qu’on ne gagne toujours pas d’argent. »

L’éolien est un secteur en forte croissance dans le monde,

mais c’est un tout petit pôle pour General electric (1 200 personnes sur 200 000). « Ce qui rapporte au groupe, c’est l’aviation et la santé (appareils d’examens médicaux). » Autre constat inquiétant : « Les appels d’offres pour des parcs éoliens dans le monde imposent désormais une part importante du local content aux porteurs de projet, c’est-à-dire la présence d’entreprises locales dans le projet. » Or, GE est pour l’instant absent de tous les futurs projets français.

Le couperet pourrait tomber dans moins de deux ans.

Lorsque le gouvernement Hollande a vendu Alstom à General electric en 2014, l’Américain s’était engagé à créer 1 500 emplois et à conserver différents sites, jusqu’en 2024, parmi lesquels celui de Saint-Nazaire. Pour compenser les emplois non créés, GE a préféré verser 50 millions de pénalités en 2019. Reste la question des sites. Un sujet qui est peut-être déjà tranché au plus haut niveau… à Boston.

(1) Les deux sites GE de Loire-Atlantique sont « GE Wind France SAS » à Nantes, qui emploie environ 300 personnes pour des missions de recherche, de gestion de projets, d’achats… À Montoir, près de Saint-Nazaire, « Éolien SN » emploie 350 personnes (dont beaucoup d’intérimaires) pour construire les turbines.

source : https://urlz.fr/nW2g

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