Pornichet : Le Port en eaux profondes décolle et le Vieux port ressuscite - Un projet qui tenait à Coeur va voir le jour ...

A la manière de la Grande Brière, des salines et Marais Salants de Guérande, du musée Bernard Boesch du Pouliguen, du Golf International Barrière La Baule, ... les sites finissent tôt ou tard par revendiquer à leur façon leur territorialité. A celles et ceux qui pensaient que le grand port en eaux profondes au Sud de la baie du Pouliguen était en fait un port détenu ou géré exclusivement par la commune de La Baule, il n'en est rien.

Le port de Pornichet en eaux profondes est en réalité un port pornichétain. 

40 millions d'Euros pour le port en eaux profondes de Pornichet

40 millions d’euros de travaux, un terre-plein agrandi de 8 000 m2 sur la mer. Après un premier projet avorté, la ville de Pornichet sera désormais à la manœuvre, par le biais d’une société d’économie mixte.

Pourquoi l’avenir du port plaisance de Pornichet est important ?

La question n’est pas anodine : c’est le plus grand de Loire-Atlantique, et même de la région si l’on compte à la fois les 1 000 anneaux du port en eau profonde et les 500 places du port d’échouage (pas d’eau à marée basse). Il appartient à la Ville, comme celui de La Baule Le Pouliguen, alors que la plupart des autres sont au Département.

Après un premier échec en 2021, un nouveau projet a été présenté en conseil municipal, mercredi 18 septembre. Plus de 40 millions d’euros seront injectés pour de grands travaux à partir de 2027, qui vont changer le visage de l’équipement. Le port s’agrandit sur la mer avec un nouveau terre-plein de 8 000 m². Tous les bâtiments actuels seront détruits, d’autres seront reconstruits.

Pourquoi faire des travaux et changer d’exploitant ?

« Le port à flot aura bientôt 50 ans, nos ports ne répondent plus aux nouveaux usages de la plaisance, constate Romain Siguier, adjoint au maire chargé de l’urbanisme et des sports. Et il est temps que les ports ne tournent plus le dos à la Ville, mais qu’ils en deviennent une partie intégrante. »

Les étapes du projet :

• Janvier 2025 – Décembre 2026 : Etudes et autorisations administratives
• Janvier 2027 : démarrage des travaux maritimes ; extension terre plein et renforcement de la digue
• Fin 2027 : démolition du bâtiment principal du port
• 2029 : fin des travaux

source : https://www.grandsprojetspornichet.fr/projet-ports/

Pourquoi faire des travaux et changer d’exploitant ?

Les concessions prendront fin en 2026.

La Ville en a profité pour lancer ce grand chambardement.

Au départ, elle voulait aller plus vite : une première procédure s’est terminée par un échec. Lors de l’appel d’offres en 2021, trois groupements avaient été présélectionnés, et un seul avait présenté finalement un dossier. Il n’a pas été retenu. Du coup, elle a revu ses ambitions à la baisse : l’idée d’un grand bassin ludique, et d’un port à seuil (avec une porte pour qu’il y ait tout le temps de l’eau, comme à Piriac) est abandonnée.

Est-ce que le port va devenir un nouveau lieu de vie ?

C’est l’idée.

Des terrasses, une dizaine de restaurants, des commerces et même un lieu pour organiser des événements avec terrasse et vue sur mer… « Ces nouveaux aménagements doivent participer à l’animation du port toute l’année. » Les bâtiments actuels seront complètement démolis.

À la place, des nouvelles constructions à un étage.

Et surtout : le terre-plein sera agrandi de 8 000 m² sur la mer

Avec prolongation vers le port côté intérieur de la baie (à droite quand on arrive par le pont). Le nombre de places sur le parking public sera doublé, en créant un second niveau pour atteindre 200 stationnements.

Et au port d’échouage ?

Des pontons seront installés. Les bateaux seront donc accessibles même à marée basse. La digue, qui fait difficilement face lors des tempêtes, sera rehaussée de 1,5 m. « On commencera par ça », dit Romain Siguier.

 Les scientifiques estiment, qu’en 2100, le niveau de la mer aura monté de plus d’un mètre par rapport à la fin du XXe siècle.

Les modulaires seront remplacés par une capitainerie annexe flottante, et un futur local mis à disposition par la Ville, au profit des associations.

Un ponton-pont permettra de relier la plage au port à flot.

Pourquoi une société d’économie mixte ?

Le projet sera porté par une société d’économie mixte (Sem), dont la Ville sera actionnaire majoritaire. « C’est la meilleure garantie d’aboutir, en assurant la maîtrise des coûts et des prix pour les plaisanciers, pense Romain Siguier. L’investissement financier sera rapidement compensé par les recettes. » La Sem rassemble la Ville et les sociétés Charier, Legendre développement, ou encore Loire-Atlantique nautisme. Cette filiale du Département et de la chambre de commerce, qui gère d’autres ports comme Pornic, La Turballe, Piriac, assurera donc l’exploitation du port.

Jusque-là, à Pornichet, c’étaient les plaisanciers qui étaient actionnaires du port à flot. (Le port d’échouage était déjà géré par Loire-Atlantique nautisme.)

Moderniser un port, est-ce que c’est bon pour la planète ?

« La Turballe s’est agrandie, il n’y a pas eu de contestation », répond le maire, Jean-Claude Pelleteur. Les toits seront recouverts d’une voile de panneaux photovoltaïques. « Une attention a été portée à la qualité environnementale, appuie aussi la Ville. Mode de construction, récupération de l’eau de pluie pour le lavage des bateaux et les sanitaires. »